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Confidences autour d'un thé... (ou d'un café)
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14 avril 2014

"El tiempo entre costuras" de Maria Dueñas

J'ai reçu ce livre à l'occasion d'un swap livres de poche organisé en Février dernier. La personne qui me l'a envoyé m'avait prévenue qu'il ne fallait pas se fier au titre de la traduction française. Moi, naïvement, je ne voyais pas en quoi le titre allait avoir une influence sur ma lecture. Après avoir lu le résumé, j'étais encore plus sceptique: le titre collait bien au résumé, alors où était le problème ? Je gardais donc ce conseil dans un coin de ma tête sans trop y faire attention. Et bien j'ai eu tord c'est une vraie bonne mise en garde. Parce que le titre de ce livre, c'est un gros SPOILER à lui seul.

Avant de continuer plus en avant, petit extrait des différents titres traduits que j'ai trouvé:

Il y a la version originale "El tiempo entre costuras" (le temps entre les coutures), que je trouve très bien.
Il y a la version anglophone, le sobre et synthétique "Seamstress" (La couturière)
Il y a la version France Loisirs, dans la veine des précédentes (mais très France loisirs), "Le fil du destin"
Il y a la version italienne, étrange et poétique "La notte ha cambiato rumore" (La nuit a changé de bruit)(mes trois ans d'italien à la fac le comprennent comme ça)
Et puis il y a cette version française, complètement réductrice "L'espionne de Tanger"

El tiempo entre costuras (TV)

Parce que le gros reproche que je ferais à ce livre, ce n'est pas le livre lui-même, c'est ce titre et surtout, mais surtout cette quatrième de couverture. Je n'aime pas savoir où une histoire me porte. Pour que je m'y plonge complètement, que je veuille reprendre le livre quelques minutes seulement après l'avoir refermé, il faut qu'il reste du mystère. Or, dans cette version français, aussi bien le titre que le texte de la quatrième de couverture renvoient à une situation qui débute disons au mieux, à la moitié du bouquin, au pire aux deux tiers.

Ce roman c'est la vie de Sira, jeune couturière madrilène qui se retrouve coincée à Tétouan durant la guerre civile espagnole. C'est son histoire dans l'Histoire, durant ces deux conflits de la fin des années 30: la guerre civile et la seconde guerre mondiale. 

Pour être honnête, sur le coup je ne me suis pas rendue compte que cela influençait ma lecture. Je lisais, quelques pages par jour, un peu n'importe quand, un peu n'importe où, sans avoir aucun problème à refermer le livre, sans que l'histoire me suive en dehors des plages de lecture. J'étais presque déçue de ne pas être plus emportée que ça dans l'histoire, d'une part parce que ça avait l'air franchement prometteur (aussi bien le résumé que la première de couverture) et d'autre part parce que la personne qui m'avait choisi ce livre l'avait fortement apprécié. J'étais donc un peu embarrassée. Jusqu'à ce moment où, arrivée à peu près à l'endroit que décrit la quatrième de couverture, je me rende compte que je lisais beaucoup plus de pages à la suite, que je prenais ces moments de lectures comme un vrai moment de détente et que j'attendais la suite avec impatience. 

El tiempo entre costuras (TV)

Ce livre est imposant (686 pages) et dense. C'est une fiction certes, mais Maria Dueñas documente et détaille très bien son propos, parfois trop je pense. Trop dans le sens où cela empiète sur le plaisir de lecture, l'action étant entrecoupée par des mises au point historiques. Entendons nous là-dessus, ces paragraphes ont tout à fait leur place ici et ne sont pas hors-propos du tout. Mais quand même, il faut être conscient de ça: ce livre se lit à la fois comme une fiction et à la fois comme un livre historique. Je connais les grandes lignes de la guerre civile espagnole pour l'avoir vu en cours (et être allée, lors d'un voyage scolaire en Espagne, à la Valle de los Caidos (1)) mais dans l'ensemble je suis quand même plutôt ignorante du schéma politique de l'époque et de la place de l'Espagne durant la seconde guerre mondiale (là encore, voyage scolaire et cours d'espagnol, bombardement de Guernica et soutien d'Hitler) et totalement ignare concernant la Protectorat espagnol. En lisant ce livre je me suis donc à la fois divertie et instruite.

Un dernier conseil pour qui décide de lire ce livre concernera l'épilogue, qui n'est pas tout à fait la suite du récit: écrit avec la voix de Sira, je l'ai lu plutôt comme une note de l'auteur. C'est davantage un moyen de donner la suite des évènements pour les personnages qui ont vraiment existé, des informations que l'on peut trouver ailleurs. Quant aux personnages fictifs de l'histoire, pas la peine de chercher dans cet épilogue ce qu'ils sont devenus: c'est juste une frustration énorme et inutile, de ce coté-là mieux vaut se contenter de fermer le livre au niveau du dernier chapitre.

Note de bas de page:

(1) C'est juste un de mes souvenirs les plus marquants. Sans doute parce que l'on nous avait fait un topo en amont, probablement aussi parce que lorsque tu rentres à l'intérieur c'est tout sauf apaisant. Dans ma tête c'est sombre, l'atmosphere est lourde et j'ai gardé en tête ces anges noirs monumentaux (je doutais un peu de mon souvenir, mais apparement c'est plutôt réel)(Pourtant visiblement il y a des choses plus claires)

2. Une adaptation télévisuelle a été tournée en Espagne. J'ai commencé le premier épisode, mais mon espagnol est bien trop mauvais pour pouvoir suivre quelque chose sans sous-titres (' parlent trop vite).

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Commentaires
J
Super livre !!!
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C
Ce livre a l'air intéressant malgré tout, merci pour cette découverte ! Je pense que je vais essayer de le lire en espagnol du coup :)
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