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Confidences autour d'un thé... (ou d'un café)
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3 novembre 2014

Lorsque les angoisses nocturnes deviennent diurnes

En Septembre, lorsque j'ai décidé pour de bon d'aller à Prague, j'ai eu soudain de grosses bouffées d'angoisses: sans m'en rendre compte je me remettais en situation d'il y a quatre ans, la dernière fois où je m'y suis rendue, lorsque j'étais à Budapest, que je galérais à écrire ce premier chapitre de mémoire, que je me sentais seule et isolée.

La période Budapest a été un moment très spécial dans ma vie, j'en ai à la fois de merveilleux souvenirs (m'installer sur mon (grand) lit et regarder des films/écrire une nouvelle pour les cours, aller faire les achats de Noël avec ma soeur dans la neige, aller prendre mon americano et mon muffin à la myrtille quotidiens à mon café habituel, recevoir la visite d'une amie pour le week-end et aller faire la tourner des bars - et parler Bretagne avec une hongroise, fumer une cigarette en écoutant Blue Moon et en regardant le Danube de la fenêtre de mon studio ...) et des souvenirs beaucoup plus désagréables (ne pas prononcer un mot durant une journée entière, supplier mes parents au téléphone de me rendre visite, m'acharner des heures durant sur une page que je n'arrivais pas à rédiger, ne pas avoir d'amis sur place...). J'ai beaucoup pleuré durant ces quatre mois dans la capitale hongroise, j'ai beaucoup réfléchis aussi. Trop sans doute.

Mes angoisses habituelles, que je traîne comme des boulets depuis des années et que je peine à apprivoiser, sont décuplées le soir, lorsqu'il fait nuit, que le silence tombe et que je suis seule. Elles prennent des allures de monstres nocturnes, et même des choses innocentes (comme penser à un pavillon, avec un chien, un mari, des enfants et un boulot) deviennent insoutenables et déclenchent des crises d'angoisses - au mieux un pincement au coeur, au pire des pleurs et une difficulté à respirer. Au matin en général, si j'y repense, j'ai beau chercher à me remettre dans la même situation (je suis maso), la chose parait tout à fait surmontable, voir complètement idiote.

En Septembre donc, et début Octobre, tout cela était devenu tout à fait insupportable: même de jour, mes cauchemars nocturnes venaient me hanter. Crise de panique à trois heures de l'après-midi, larmes à dix heures du matin, tendue et la boule au ventre 24h/24. Cela a disparu lorsqu'a commencé le festival de Dinard: j'étais toute joie et motivée. Puis Prague est arrivée: autant de joie et de plaisir (même si, j'avoue, le premier jour, j'ai eu des doutes)

Sauf que quand je suis revenue, tout s'est enchaîné, comme un engrenage bien huilé.

Revenir de Prague en une traite s'est avérer ne pas être la manière la plus simple et la plus économique. J'avais donc prévu de multiples étapes à mon retour: une journée de car et de train de Prague à Metz, en passant par Nuremberg et Mannheim. Un week-end chez ma soeur. Un retour par Paris où j'ai pris l'option bus plutôt que métro. Une journée à Rennes. Je suis partie de Prague le vendredi matin, je suis arrivée chez moi le mardi soir. Beaucoup de temps pour réfléchir. Car bien que mon (merveilleux mais trop court) séjour à Prague m'ait injecté une dose de volonté et une autre de créativité, mon retour a provoqué en moi un petit malaise dû en majorité au fait que depuis Mai, tout était plus ou moins casé jusqu'à cette fin Octobre. Mais maintenant j'entame la partie vierge et incertaine et le panel des possibilités m'effraie: que faire en premier ? que suis-je capable de faire ? qu'est-il le plus judicieux d'entreprendre ? Tout à commencé à tambouriner à nouveau dans mon corps, comme si une horloge me poussait à faire la course.

Carte postale trouvée à Prague (1914)

J'ai tout le temps de faire ces choses, mais les moments s'envolent tellement vite qu'il faut aussi savoir les saisir. Si je remets tout au lendemain, je ne les saisirais peut-être jamais... L'instant est précieux, c'est ce présent qui sera mon passé. 

Alors lorsque je suis rentrée à la maison je n'avais qu'une envie, me poser avec un bon gros chocolat chaud sous une couverture à lire un livre ou alors regarder un film en soupirant d'envie. Bref, faire que des choses in-impliquantes. Seulement voilà, en rentrant, non seulement il faisait un temps digne d'un mois d'Août (sérieusement, 23°C un 31 Octobre ?), mais en plus mon mini-chat, petit pilier de réconfort, s'est retrouvée malade et je l'ai veillée jusqu'à sa mort.

Et tout mon (maigre) plan d'attaque s'est, semble t-il, volatilisé et toute ma motivation a fui dans une cachette secrète.

Et mes angoisses nocturnes sont (re)devenues (aussi) diurnes.

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Commentaires
J
Je suis désolée pour ton chat, j'imagine ton chagrin.<br /> <br /> <br /> <br /> Le coup de blues du retour (peu importe la durée du voyage) c'est normal, essaie de retrouver ce regain de créativité que tu avais. Prévois des choses à court terme pour te motiver.<br /> <br /> Sinon, le chocolat chaud, c'est évidemment une bonne idée :)<br /> <br /> <br /> <br /> Bises.
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A
Je ne sais pas trop quoi te dire - si ce n'est de ne pas hésiter à te faire une tasse de thé dans les moments difficiles : ça te fera du bien de la boire, et si tu ne la bois pas, ça te fera du bien de la voir. <br /> <br /> Courage !
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