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Confidences autour d'un thé... (ou d'un café)
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6 mai 2015

Où ma vie n'est pas une saga en costume

Je ne sais pas si ça vous arrive ça, de voir un film ou de lire un livre, d'arriver à la ligne/scène finale, de se souvenir tout à coup du début et d'avoir un vieux coup de cafard. Autant certains livres/séries je suis heureuse d'avoir une conclusion, je m'en détache vite et ça me rend joyeuse. Autant d'autres, arriver à la fin me met K.O et en y réfléchissant ça ne vient pas seulement de l'intérêt que je porte à l'ouvrage/série, c'est aussi une affaire d'époque.

Lorsque je lis/regarde quelque chose qui se passe à une autre période historique que la notre, j'ai cette bizarre sensation que j'avais eu dans mon rêve des années 30. Une intrigue contemporaine, laisse à la fin une incertitude totale. Sauf si tout le monde meurt (dans d'atroces souffrances), non seulement on ne sait pas ce qu'untel va devenir, mais en plus on ne sait pas non plus ce que l'environnement/le monde va devenir. En revanche, lorsque l'intrigue se déroule dans une époque passée c'est autre chose. Si on peut rester dans le flou quant au devenir des protagonistes, on a toujours en tête ce qui va se passer après - historiquement parlant. C'est comme remonter un arbre généalogique, mais à l'envers, et ça me donne la sensation de la goutte d'eau au milieu de l'océan. Pour peu que je me sois attachée un minimum aux personnages ou à l'ambiance, le retour au réel, c'est la cata.

Cette semaine, j'ai regardé Poldark (2015) et au bout de quatre épisodes je me suis dit que j'étais fichue.

Poldark (2015)

Contre toute attente, je me remets étrangement bien de cette fin de saison*. C'est plutôt une vaguelette de douce mélancolie motivante et stimulante qui m'enveloppe, ce qui se traduit par l'envie d'explorer le petit monde qui m'entoure et de cocher des objectifs de ma liste (bon, okay, c'est aussi une réaction à ces réponses négatives qui s'accumulent). Serait-ce parce que, après avoir enchaîné les trois premiers épisodes, j'ai eu la bonne idée de n'en regarder qu'un seul les soirées suivantes ? Parce que je sais qu'il y aura une saison 2 ? Parce que j'ai trouvé un personnage que j'aime beaucoup ?** Ou parce que mon timing était parfait et que ce midi c'était mon grand retour à la bibliothèque ? Toujours est-il que le désespoir prévu n'est pas arrivé et qu'à la place je me suis retrouvée à noter de nouvelles idées et à avoir un pincement au cœur en lisant cette phrase à propos de l'arrière en 14-18 « le crieur public, armé d'une clochette, parcourt la ville tous les soirs pour annoncer en breton le nom des morts »

Bref, cette crise qui n'est pas venue, m'a tout de même fait repenser à tous ces moments de faiblesse avouée en forme de costumes d'époque et ça mérite un petit récap' (non exhaustif).

Toute jeune adolescente, je m'enfouissais avec délice dans ma couette en lisant les bouquins d'Evelyne Brisou-Pellen (notamment Les Portes de Vannes et les Cinq écus de Bretagne). A l'époque, de toute manière, je "vivais" quasiment toutes mes lectures et mes films, mais il a fallu attendre le lycée pour que tout ça prenne vraiment de l'ampleur.

Il y a eu d'abord la lecture de la série des Sally Lockhart de Pullman, puis la diffusion à la télé des mini-séries Marguerite Volant (1996) et Random Passage (2002) Si la première ne m'a pas trop marquée au quotidien, j'ai commencé dès lors à développer un intérêt grandissant pour le Canada français. Intérêt qui atteindra son apogée en L3, après ce cours qui m'a fait voir le 18e siècle sous un nouveau jour. Quant à la seconde, elle m'a littéralement fait marcher dans le flou durant quelques jours. 

En parallèle, il y a eu Annie Degroote et L'Oubliée de Salperwick. Je me souviens encore de m'être flagellée mentalement de l'avoir lu un dimanche soir : le lundi matin, en cours de SES, j'étais totalement ailleurs. Dix ans plus tard, je n'ai pas retrouvé le lien qui m'unissait alors à ce livre. Et puis la série Mary Bryant (2005), qui encore aujourd'hui me hante.

En entrant à la fac, j'ai encore gravi un échelon. D'abord avec North and South (2004) révélation (vénération) ultime. Et puis surtout, la Vallée des larmes de Sonia Marmen. Si la suite ne pas pas autant emballée, j'avoue que ce livre est devenu totalement culte (je me revois le savourer tout en écoutant Loreena McKennitt) et c'est l'un des premiers livres que j'ai relu avec joie. Enfin, dernier en date avant lundi dernier (et dans un registre un peu différent des titres mentionnés jusqu'alors) Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates (de Annie Barrows et Mary Ann Shaffer) lu dans une petite chambre mansardée durant un beau début de mois de juillet.

North and South (2004)

Depuis il n'y a pas eu grand chose qui m'a achevée. J'étais partagée entre l'idée que j'avais passée le stade de l'implication émotionnelle exagérée ou que les schémas qui se répètent continuellement avaient eu raison de moi. Cette semaine, en frôlant la crise, je me dis que finalement je ne suis pas guérie. Et pour la première fois que peut-être, en fin de compte, ce n'est pas un mal.

* Minute honnêteté : je n'arrive pas à m'imaginer commencer une nouvelle série pour l'instant
** J'en reparlerai très bientôt.

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