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Confidences autour d'un thé... (ou d'un café)
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24 juillet 2015

GR 233: De Goury à Biéville

etape 3

La journée commence avec une vue panoramique sur le phare de Goury et l'île d'Aurigny que l'on voit cette fois distinctement. Dans le champs d'à-coté un rapace est perché sur une des bottes. Après l'attendu porridge à l'eau et une halte pour remplir nos gourdes, nous quittons Goury en direction des nez: Nez de Voidries puis nez de Jobourg, notre fameux parcours signalé noir. Déjà au bout de quelques kilomètres le dénivelé augmente sensiblement, de même que la température. Il est dix heures, le soleil tape déjà fort. On commence à croiser quelques groupes de randonneurs et on passe devant des lieux qui me font immédiatement penser à des échouages > de la contrebande > Poldark. Mamzelle'M me taquine sur mes références qui ne varient guère. Le sentier jusqu'au Nez de Voidries, où nous espérons trouver de quoi manger pour ce midi, nous demande le premier vrai effort de la journée. Première utilisation du souffle-yoga "inspiration, expiration dans les muscles qui travaillent" et nous voilà en haut. Par chance, si le café-restaurant est fermé, on trouve quelques mètres plus loin de l'eau potable et des sandwichs - même que l'on arrive à en avoir des végétariens.

 

Phare de Goury

Vue sur Goury

Goury

En sortant de Goury

Après Goury

Vue sur le Nez de Voidries

Entre Goury et le Nez de Voidries

Pause photo devant le panorama saisissant du nez de Jobourg, avant d'entamer la deuxième partie noire que je n'imagine pas pire que la première. Grossière erreur, car malgré la fusion qui s'est opérée (je ne sais trop à quel moment), entre nos sacs et nous, l'épreuve fut à la hauteur de nos appréhensions: cette partie n'a pas volé la définition qu'en fait le topo-guide Les montagnes Russes. C'est tellement dur physiquement, que je m'arrête de prendre des photos. Il n'empêche que, si j'ai pesté plusieurs fois contre ce sentier qui s'apparentait plus à de l'escalade qu'à de la rando*, les paysages étaient vraiment magnifiques et c'est sans doute un des meilleurs, si ce n'est le meilleur souvenir que je garde de notre périple. Avec ce beau soleil, ce relief prononcé, la mer d'un bleu azur et la vue sur les îles anglo-normandes (après Aurigny, vue sur Serq), la mémoire oublie les douleurs physiques. Le seul hic vient de l'usine de retraitement de la Hague dont on voit de temps à autre le site lorsque le regard quitte la mer pour les terres...

* Je rêve souvent que je me retrouve devant une pente si raide que je dois grimper plutôt que marcher pour atteindre le sommet et que c'est quasi impossible. Là, c'était exactement ça.

 

Le Nez de Jobourg

Vue sur le Nez de Jobourg

Le temps se fait nuageux. Un bref retour en France (oui, nous sommes toujours en vacances à Jersey), me permet d'appeler mes parents. Mes camarades de rando plongent dans l'eau pendant que je retrousse mon pantalon pour tremper mes jambes, que je découvre brunes de terre. Après cette pause, nous longeons la mare de Vauville avant d'atteindre le mignon bourg du même nom. A ce stade, nous pensions "on a passé le pire /on est presque arrivées". Sauf que dix minutes plus tard, on se retrouve face à une côte pas plus raide que ce que l'on avait eu plus tôt, mais qui était un poil de trop en cette fin de journée. J'ai donc basculé en mode défi marche non-stop jusqu'au troisième poteau. Mamzelle'M me dépasse et s'arrête quelques mètres plus loin "C'était quoi, toi, ton repère d'objectif ?". Même longueur d'ondes. Voyant le haut de la côte arriver, je décide de basculer en défi-ultime "Tu ne t'arrètes que lorsque tu atteints le sommet sinon tu seras malheureuse en amour pour le restant de tes jours". Forcément, le "sommet" que je visualisais n'en était pas un et, persuadée qu'échouer serait véritablement la fin de tout espoir dans le domaine amoureux, j'ai appelé mon souffle-yoga pour une dernière marche des ents ascension.

 

Plage à Vauville

Entre Vauville et Biville

A Mamzelle'M: "Et là, Ross Poldark, il peut chevaucher ?"

Eglise à Biville

(Enfin) arrivées en haut, on a continué comme des moutons à suivre le GR jusqu'à voir... une croix blanche et rouge. S'en est suivi des aller-retour et des questionnements quant à quoi faire. Je trouvais ça bizarre aussi, trois jours à suivre le balisage sans aucun problèmes! A coté de l'aérodrome, deux femmes nous indiquent comment rejoindre Biville. 1 km nous dit un premier panneau. 500 m plus loin on passe à 1.5 km du bourg. Sympa ce concept qui veut que plus tu avances, plus il te reste de kilomètres à parcourir. A l'arrivée, c'est avec une joie non dissimulée que nous rentrons dans une épicerie qui vendait des tomates (étoiles dans les yeux). La commerçante s'excuse du manque de provisions "Oh vous savez, hier c'était bien, bien pire!" répondent les filles blasées que nous sommes devenues.

Le gîte d'étape choisi (Centre d'accueil Thomas Hélye) est vide. Comme convenu plus tôt dans la journée, nous n'attendons pas la gérante pour nous installer dans une chambre. Le lieu ressemble au réfectoire d'un couvent avec la salle de prière qui se trouve à notre étage. Lorsque la gérante arrive, nous apprenons que visiblement nous seront seules ce soir et que l'erreur de GR nous a fait éviter un parcours bien plus compliqué. On descend préparer le repas dans une grande cuisine de collectivité et on s'installe sur ces grandes tablées. Je cours dans les couloirs/escaliers comme une gosse: c'est drôle d'avoir un si grand espace, prévu pour accueillir de grands groupes, pour trois. On fini par monter dans notre chambre pour savourer le plaisir de s'étendre dans des lits.

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