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Confidences autour d'un thé... (ou d'un café)
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1 février 2016

Mon blog et moi

1850 messages, 1500 commentaires, des centaines de photos, tout ça sans sauvegarde hors-ligne, qu'elle soit numérique ou papier: si on me connaît un minimum, ça paraît impensable. A ce niveau, c'est du lâcher prise puissance mille. C'est vrai, c'est le jeu du blog, avoir un journal de bord en ligne. C'est vrai aussi que TOUT ne peut pas être gardé. Mais plus j'avance, plus ça me stresse. C'est pas de la grande littérature mais c'est tout de même le seul journal que j'ai réussi à garder. Alors bon, ça me ferait bien chier, que tout soit effacé. Et puis, plus je me relis, plus ça me rappelle des trucs que j'avais totalement zappé, plus je me dis qu'il faut que je fasse quelque chose pour garder cette machine à remonter le temps.

Bref, comme je l'annonçais il y a quelques temps, j'ai commencé sérieusement à faire une sauvegarde/du ménage. Activité un peu abrutissante mais étonnement stimulante qui me pousse à me poser une multitude de question, notamment sur le fait de bloguer et sur moi.

Paris, Février 2014

- Mon "anonymat" -

Grande (et éternelle ?) question. J'ai gardé le même pseudo que depuis mes débuts, pseudo qui avait été choisi en référence au Seigneur des Anneaux. Plus forcément adapté, mais comme tout, j'ai du mal à lâcher*. Au début, je me sentais "protégée" du fait que j'écrivais sous un pseudo. Je me sentais libre de dire ce que je pensais, de parler de tout et de n'importe quoi/qui. Aujourd'hui, j'ai conscience qu'un pseudo ne me "protège" qu'à moitié. En même temps, en ai-je vraiment besoin ? Et est-ce-qu'écrire sous pseudo veut dire que je n'assume pas ce que j'écris ?

Ce que je publie ici depuis un ou deux ans, ça ne me dérange pas plus que ça que des personnes de mon entourage les lisent pour la raison simple que mes billets humeur-humeur sont plus rares et lorsqu'ils existent, j'ai longuement réfléchis à leur publication. Aujourd'hui, lorsque j'écris, je sais que n'importe qui pourra accéder à ce billet, par hasard ou volontairement. Qu'en cliquant sur "publier" cette page va être accessible à qui veut. Que derrière d'autres ordinateurs/tablettes/mobiles, il y a des individus de chair et d'os comme moi. Des gens avec des sentiments, des opinions, des idées. Paradoxe, je crois que c'est pour ça que j'aime de plus en plus ce médium d'expression, mais c'est aussi la raison pour laquelle j'ai du mal à quitter l'anonymat relatif d'un pseudo. Concrètement, en fouinant un peu, on peut facilement trouver ma date de naissance, mon lieu d'habitation (ou du moins le secteur), les études que j'ai faites ou bien qui compose ma famille. Je crois même que quelque part il doit y avoir une ou deux photos de moi - de l'époque où j'étais moins secrète sur tout ça. Mais rien n'est sur la même page, si on tape mon vrai nom sur internet ça ne renvoie pas à ce blog. Pour faire le lien entre la moi virtuelle et la moi réelle, il faudrait que j'ai donné le lien du blog ou que la personne ai lu plusieurs billets et rassemblé des "indices". Deux possibilités qui reposent sur un fait: une forme de confiance et de connaissance de qui je suis. Et ça me plaît comme ça. / * Et c'est pour ça que je m'en suis trouvé un autre pour mes activités annexes.

 

- Que garder ? Que mettre de coté ? -

 

J'ai lentement glissé d'un espace libre de discussion à des billets de plus en plus construits en amont et aux thématiques définies. En y regardant de plus près, si les objectifs ont changés, c'est aussi à cause/grâce à mon incertitude pro. Car à défaut de réussir à me réaliser pour l'instant, j'utilise cet espace privilégié pour exposer ce que j'aime faire. Je suis loin de l'époque où j'écrivais avant tout sur mon quotidien tel un journal intime, sur mon ressenti tel quel. Dans ce contexte, la question se pose lors d'une relecture générale du blog: quels billets garder en ligne ? J'ai fait le choix de me relire et de remettre en brouillon (pas d'effacer), les billets qui semblent sortis de nulle part. J'ai lutté contre mon envie de tout mettre hors-ligne et gardé des billets qu'aujourd'hui je ne réécrirais pas, mais qui sont représentatifs d'une période de ma vie. J'ai fait un tri mais avec un filet aux mailles très larges.

- La question du contenu - 

Sur les 20 derniers billets, on trouve des listes (bilans ou intentions), des compte-rendus culturels, des portraits historiques, des billets photos, un billet cuisine et un questionnaire ciné. Évidemment, les bilans, les défis, les compte-rendus culturels - et même les portraits, rendent compte de ce que je pense, mais je regrette parfois le fait de ne plus écrire ici aussi instinctivement qu'avant. Je sais bien que c'est moi qui ait voulu cette évolution, mais parfois j'ai un petit pincement au coeur. En même temps, c'est un choix qui est venu tout seul depuis que je réponds à cette règle: publier sur des sujets qui me plaisent et me parlent. Si les billets de réflexions sont plus rares, c'est que je n'en ressens pas le besoin d'autant plus qu'à y regarder de plus près, j'écris aussi moins souvent sur des feuilles volantes ou des carnets. Il n'empêche que la peur est là, celle de m'éloigner du blog personnel.

Est-ce-que je me censure lorsque j'écris ici ? Disons plutôt que je polie les choses. Lorsque je publie un billet, en général, ça me prend un certain temps: je choisis mes mots, je me relis plusieurs fois (ce qui ne m'empêche pas de faire pleins de fautes), je pense à la mise en forme. Bref, là où j'écrivais instinctivement et directement sur le blog, aujourd'hui, je passe par plusieurs étapes. En général, ça se fait en trois temps: une prise de notes papier dans le moment ou quand des idées viennent, le développement de ces points sur un traitement de texte ou sur le blog, puis l'organisation des idées et la relecture.

Est-ce-que ça se ressent sur la lecture des billets ? Difficile à dire, mais en tant qu'auteur des billets, j'ai conscience que je pense à mon blog bien plus souvent dans mon quotidien qu'auparavant. Je fais une balade ? Je prends des photos et je déclenche mon oeil critique - en gardant l'autre émerveillé (ou désespéré). Je vais voir un film ? En sortant du ciné, je fais mentalement la liste de ce que j'ai aimé/pas aimé. Idem pour une expo. Je lis des bouquins ? Je sors mon stylo pour noter pages et citations. Je pourrais m'estimer heureuse, je suis d'un naturel méthodique, je pourrais faire pire. Il n'empêche que vu comme ça, forcément, je glisse davantage vers le billet-journalisme que vers le billet-humeur pur, variante qui se fait de plus en plus rare ici.

En prenant un peu de recul, je constate que je suis tiraillée entre mon moi foufou et mon moi organisé, comme dans la vie quotidienne en fait. Serais-ce à dire que je blogue comme je vis ?

Paris, Février 2014

- Le virtuel vs le réel -

Je n'aime pas trop l'idée de l'opposition vie réelle/virtuelle, car elle suppose que ce sont deux mondes différents. Or, ma vision des choses c'est que tout ça c'est la même chose: la vie. Je trouve ça triste de ne vivre qu'à travers un écran parce qu'il y a tant de choses à voir autour de soi, mais je trouve ça tout aussi triste de décider que les échanges, les moments passés par écrans interposés sont des moments non-réels. Il y a des échanges virtuels qui peuvent changer une vie, des discussions qui peuvent être plus impactantes qu'un échange dit "réel". Alors c'est vrai, on est souvent différent lorsqu'on à travers un écran, mais après tout, je pense que vous êtes aussi différents selon que vous soyez avec votre famille ou vos amis, non ? 

Alors, à quel point le virtuel rencontre le réel pour ma part ? Là encore c'est difficile de savoir ce que les lecteurs voient mais j'ai été (très) étonnée lorsque j'ai rencontré Shermane en Novembre dernier et que j'ai constaté qu'elle m'avait plutôt bien cernée au niveau du caractère, et ce, uniquement à travers des commentaires et des billets de blog. Et je dois dire que ça m'a fait plaisir: ça veut dire que ce que je donne à voir n'est finalement pas si éloigné de ce que je suis au fond de moi. D'ailleurs, je me demande si mon moi blogueuse n'est pas le lien qui manque entre mon moi version famille et mon moi version amis...

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Commentaires
S
« dès qu’on voit visuellement »... ouaw, Je veux dire par là dès qu’on voit le design que tu as choisi pour ton blog.<br /> <br /> ^^"
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S
Rôh, ça n’a pas changé depuis qu’on en a parlé : je suis impressionnée par ta capacité d’analyse et de réflexion.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur le plan purement technique, je pense qu’il doit y avoir une possibilité de sauvegarder ton blog (dans un format de fichier propre aux blogs, peut-être, mais en tout cas qui devrait être réimportable). Ceci dit, je ne connais pas CanalBlog donc je dis peut-être n’importe quoi.<br /> <br /> <br /> <br /> Côté contenu, j’adore tes portraits de femmes ! C’est drôle, la dessinatrice Pénélope Bagieu fait ça aussi, mais en BD. J’aime bien lire vos billets l’un après l’autre, du coup. Et j’aime la diversité de tes billets, c’est une chose plutôt rare :)<br /> <br /> <br /> <br /> Enfin, je suis certaine que si j’ai réussi à te cerner, c’est d’une part, parce que je n’oppose effectivement pas le réel et le virtuel, et d’autre part, surtout, parce que ce blog te reflète tellement bien : le choix des mots (on sent que tu les pèses et soupèses !), le ton, les sujets, tout... jusqu’à la typographie. Et ça se sent dès qu’on voit visuellement ton blog ^^
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K
J'aime beaucoup ton bilan (je te piquerai peut-être l'idée à l'occasion) ! De mon point de vue, ce blog est un espace de libre parole où tu peux aborder les sujets qui te tiennent à coeur, qu'ils soient "sérieux" ou plus "légers".<br /> <br /> J'adore le tournant éditorial que tu as pris ces derniers mois - même si parfois, en grosse curieuse que je suis, j'aimerais en apprendre plus sur ta vie quotidienne - car j'ai l'impression d'apprendre beaucoup de choses. A quand le concours pour les 2000 billets ?
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