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Confidences autour d'un thé... (ou d'un café)
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28 mars 2016

Alphonse Guillot (1878-1969)

Il fallait bien qu'il arrive un jour, le premier homme de cette série de portraits ;)

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Qui ? Un photographe amateur qui a exploré les différentes utilisations de la photographie. Alphonse Guillot est né à Nantes en 1878. C'est à l'adolescence qu'il s'initie à la photographie. Cet intérêt semble autant orienté vers l'aspect technique de cette activité (il se tiendra au fait des dernières nouveautés durant une large partie de sa vie et choisira avec soin ses appareils) que vers les possibilités artistiques qu'elle offre. En effet, Alphonse Guillot s'oriente à la même période vers théâtre et l'on retrouvera cette passion dans plusieurs clichés humoristiques où la mise en scène et le travestissements occupent une place centrale (Ex : Série Noire, 1901 ou L'échelle de Jacob, 1910). Après l'obtention de son baccalauréat Lettres-philosophie, il se forme auprès de son père au métier d'outilleur. Il acquiert son premier appareil à l'âge de 18 ans, un « Detective » qu'il change en 1900 pour un modèle moins encombrant et moins lourd, un appareil stéréoscopique, le « Verascope Richard ».

Il rencontre sa future femme, Lise Hasselin, au mariage de son cousin. Ils se marient en 1907 (Lorient, notre mariage: la mer à la Perrière). Les affaires prospèrent et le couple qui n'aura pas d'enfants, vit au rythme de voyages en France et à l'étranger (le fond photographique englobe 5 pays étrangers et quasiment toutes les régions de France) de rendez-vous familiaux et d'escapades en voiture. Si la passion d'A. Guillot pour les voitures, supplante celle pour la photographie dans les années 20, il archive à nouveau des moments de vie dans les années 30. Comme il a mêlé sa passion pour le théâtre à celle pour la photographie, il utilisera ce moyen de locomotion pour varier ses champs d'action (Dans l'auto, 1939). Paralysé partiellement, il vend son matériel de photo et sa voiture en 1946. A la mort de sa femme en 1954, il s'installe chez sa nièce et continue à rédiger ses mémoires. Il meurt à Vannes en 1969.

Bien que destinées au cadre familial, les photographies d'Alphonse Guillot, parce qu'il tente à travers elles de documenter sa vie et celle des siens, sont des témoignages de son temps. Il ne se limite pas à une seule fonction de la photographie et expérimente ce médium dans toutes ses variétés d'utilisations. Tour à tour, ses photos se font humoristiques, touristiques (Lourdes, Pic du Ger et Funiculaire, 1904), intimiste (Les cheveux de Lisette, 1916), quasi journalistiques (Une auto brûle près de la Roche-Bernard, 1935)

❝ […] il sera tantôt un fantaisiste adepte de la mise en scène, puis un portraitiste habile de son milieu, un expérimentateur qui décline les possibilités poétiques de l'instantané, un voyageur qui capte au long de ses parcours les paysages, les villes traversées ❞ ( D. Challe in Alphonse Guillot, photographe amateur (1878-1969)

La rencontre ? A l'étage 6 de la bibliothèque des Champs libres à Rennes. L'étage où l'on trouve de petites merveilles.

Pourquoi ? D'abord parce que j'ai tout de suite aimé ses photos qui démontrent un vrai sens du cadrage et une bonne dose d'humour. Et puis, j'ai toujours aimé les albums de familles, le coté universel dans le particulier, la réalisation concrète qu'il y a eu des gens avant nous – et qu'ils n'étaient pas vraiment différents. Et puis, en explorant son parcours, j'ai réalisé qu'il se rapprochait de moi sur plusieurs points. Son envie de tout archiver, d'utiliser photographies et notes pour ne rien oublier des instants de la vie. Pas juste les grands moments, aussi les plus simples et insignifiants, ceux qui racontent au final une vie. Son coté méthodique aussi : 3 carnets chronologiques où il note le contexte de ses vues, 1 carnet analytique où il classe ses photos par groupes ♥ Enfin, j'ai totalement adhéré au projet initié à la fin de sa vie, à savoir de créer des mémoires photographiques de sa famille dans un « livre de famille ». Ce que j'essaye de faire, à ma manière.

En savoir plus

✳ L'ouvrage, Alphonse Guillot, photographe amateur (1878-1969): le roman d'une vie en stéréoscopie, D. Challe, 2009
✳ Le fond photographique « Parrot » de 2239 photos, conservé aux Archives municipales de Lorient (cote du fond : 22 fi)
✳ Enfin, une exposition est organisée au Château de Trévarez (29) « Alphonse Guillot, souvenirs de la Belle époque »

Ps: Comme vous l'avez peut-être remarqué, je ne dessinais plus pour ces portraits même si c'était aussi un des buts de ce projet; m'exercer à dessiner. Depuis le début, je patauge quant au "style" à adopter: comme je le fais dans l'écrit, je voulais une forme basique à décliner. Sauf que j'hésitais entre tellement de choses que je ne trouvais rien. Finalement, après des semaines de réflexion et des feuilles de brouillons, voilà ce qui est sorti et que j'espère décliner désormais. Alors, vous en pensez quoi ?

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