Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Confidences autour d'un thé... (ou d'un café)
Confidences autour d'un thé... (ou d'un café)
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 88 588
2 avril 2016

Un départ, c'est un avant et un après

Aujourd'hui, j'ai fait mon sac. Comme toutes ces fois depuis plusieurs mois, je quitte la ville pour la campagne. C'est devenue une petite routine, ville <> campagne. D'ailleurs, mon sac à dos n'est jamais rangé et traîne toujours par terre. Sauf que cette fois c'est différent parce que le rapport change : on passe du 50/50 à du 90/10, en faveur de la campagne. Mon train m'emmène vers ma chambre, mon petit confort, mes chats, mes livres (les fleurs!), mais aussi vers une toute nouvelle routine.

Depuis le temps, je n'ai pas encore réussi à définir si j'étais une fille de la routine ou une fille de la nouveauté. Alors à chaque changement, j'ai ce tiraillement.

Je me rappelle lorsque j'ai quitté Rennes à la fin de ma licence. Je me souviens de ces larmes qui coulaient de manière ininterrompue alors que je faisais les cent pas dans l'appartement, ma mère au téléphone. Je voulais tellement découvrir autre chose, j'avais tellement hâte de commencer quelque chose de nouveau. Mais pour cela, il fallait que je quitte ce quotidien que j'avais créé petit à petit. J'avais l'impression au fond de moi que la vie riait : cette troisième année était finalement quasi parfaite entre ces jobs que j'aimais, les cours qui m'intéressaient dans l'ensemble, la coloc avec des amies et suffisamment d'argent pour pouvoir profiter de petites choses qui jusqu'alors me manquaient un peu (ciné, livres, vêtements). Pourtant, je tirais une croix sur ça, volontairement. Mon cœur était partagé entre cette envie puissante de nouveauté et de défi et cette chaleur enveloppante de l'habitude et du bien-être.

C'est une des fois où j'ai ressenti ça. Pas la première, ni la dernière.

Les grands changements, je les vis violemment. J'ai le cœur qui se déchire et ses battements qui s'amplifient poussent les larmes à couler. Je finis souvent par me laisser envahir, par me laisser submerger par ce raz de marée. Et puis ça passe. Si je m'accroche lorsque le changement arrive, je suis trop avide de nouveautés pour ne pas embrasser ces choses toutes neuves. Et si parfois je regarde en arrière avec mélancolie, je suis finalement quelqu'un qui voit le verre à moitié plein et attend beaucoup de demain. Il y a eu la fin du collège où j'ai été surprise par cet intense sentiment de tristesse. Le déménagement lors de mes 25 ans.

rotary-telephone-699031_960_720

Et puis il y a toutes ces fois, moins brutales, où je me rends compte que c'est la fin de quelque chose. On pourra toujours y revenir mais ça ne sera jamais pareil. On ne change pas de tome, mais on change de chapitre. Et c'est déjà quelque chose.

Il sont tellement nombreux ces instants-là que je ne pourrais même pas les mentionner tous : lorsque j'ai quitté le Royaume-Uni, Lyon, Budapest, Nantes, les déménagements quasi simultanés de mon frère et de ma sœur l'année dernière,... Derrière ça, il y a la peur, je le sais. Celle de n'avoir pas fait les choses à fond, celle d'avoir loupé quelque chose. J'ai beau me dire qu'il y a tant de choses à faire ailleurs et que de toute manière je pourrais toujours revenir ici ou là si je veux, dans un premier temps j'ai cette pointe de nostalgie.

Je pensais que cette fois-ci je ne ressentirai rien : après tout, j'ai toujours la possibilité de revenir en ville de temps à autre (et d'ailleurs il va bien falloir parce qu'on à l'association à monter!) Après tout, je n'ai pas vraiment dévié du « plan » que je m'étais fixée en début d'année : passer la majeure partie du printemps et de l'été chez mes parents parce qu'il n'y a pas photo, c'est la nature qui m'appelle lorsque le soleil pointe le bout de son nez. Ne rien prévoir d'ici fin septembre (hormis une escapade au Royaume-Uni, qui s'est finalement transformée en plan B vraiment sympa) pour laisser la place libre à un job potentiel. Après-tout, si ma sœur quitte son appartement en Juin, Mamzelle'M y est jusqu'à au moins Août et j'ai pleins d'idées pour l'automne. Après tout, les prochains mois sont très prometteurs et à vrai dire, je n'en espérais pas tant (je suis dans une roue vertueuse, ça fait plaisir)

Pourtant, tout à l'heure en bouclant mes bagages, j'ai été surprise de sentir ce petit pincement significatif. Oh, il était tout léger et il est vite parti; c'est un tout petit changement dans mes habitudes et il y a  pleins de belles perspectives donc il a été vite balayé par le fort enthousiasme de la nouveauté. Mais quand même il était là et je l'avais un peu oublié.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité