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Confidences autour d'un thé... (ou d'un café)
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15 novembre 2017

Le moment où les âges se mêlent

Lorsque j'ai eu vingt-neuf ans ma première pensée a été pour ses vingt-huit, mal-aimés dès le départ, que je quittais. Ma seconde a été de penser aux trente. 30. Un joli nombre et le début d'une décennie qui a toujours été synonyme pour moi de belles promesses. Trente ans, c'est pas très beau écrit en lettres (ça me fait trop penser au Concile de Trente)(juste de nom, parce que c'est une période qui ne m'a jamais vraiment beaucoup intéressée et du coup je l'ai mémorisé car j'ai tenté par tous les moyens de le faire – j'en avais besoin un temps de ce Concile de Trente – d'ailleurs j'ai dû savoir l'année aussi à un moment donné)(je fais une belle historienne tiens!) mais j'en ai tellement parlé, ON en parle tellement, que ce nombre m'est devenu familier, élégant même. La trentaine, je l'ai toujours vu positive, lumineuse, enrichissante, inspirante, en un mot réjouissante. La trentaine, c'est le souvenir de moi petite qui regardait des adultes de 30+ qui riaient dans cette pièce baignée par la lumière du soleil.

Donc forcément, sans que je ne demande rien, j'ai commencé involontairement à me foutre une petite pression. A me dire que je n'ai pas suffisamment pris de risques durant ma vingtaine, que j'ai tellement de choses que j'aimerais faire que ça serait bien que j'en coche quelques unes histoire de ne pas me retrouver avec une liste énorme, que ma vie est devenue calme trop vite et que ça n'était pas le plan. Tout naturellement, tout doucement, j'ai commencé à repenser à ce que je souhaitais au début de ma vingtaine, à comment j'imaginais les choses.

Wonderstruck

Wonderstruck (2017) de Todd Haynes

Dans ma tête, c'était assez classique : la vingtaine je l'employais à tester, à découvrir, à aller hors de moi (et à vivre en ville). Bref, à papillonner. La trentaine, c'était la consolidation et l'affirmation de ce que je pensais trouver dans la vingtaine (et je partais vivre à la campagne. Avec mon amoureux et peut-être même un/des enfants). Alors bon, ça ne s'est pas vraiment passé comme ça. Le début, oui, ça se rapprochait de ma vision fantasmée d'un jeune adulte (aller vers l'autre, sortir, s'amuser, voyager, avoir des petits jobs), et puis mon moi de base, la version posée, introvertie et pas très « in » a pris le dessus. Je me suis lovée dans mon cocon et dans une routine faite d'actions sans implications.

Et sans que je ne m'en rende vraiment compte, me revoilà au point où ma vision fantasmée frappe à la porte. Où je retrouve l'enthousiasme d'aller au-delà de moi, l'envie de faire de nouvelles expériences. J'ai tendance à retrouver non pas mes vingt ans (ce serait complètement bête) mais mes espérances d'alors, avec ce petit twist résultant du fait qu'entre temps des choses se sont passées. Car il faut avouer que cet enthousiasme a un peu changé en dix ans. Il est devenu un poil plus fourbe. Entre temps j'ai vécu l'exaltation de découvrir l'ailleurs, de bosser sur un projet qui me plaît, d'espérer un changement... et de revenir (presque) au point de départ. Avec de nouvelles pièces de mon moi, des souvenirs, mais toujours ces mêmes questions existentielles. Disons que mon enthousiasme, s'il est aussi vivace, est plus nuancé et prend en compte le fait que, peut-être, je peux vivre des expériences qui changeront ma vie durablement et concrètement, mais qu'elles peuvent tout aussi bien être juste de nouvelles petites pierres à ajouter à (l'interminable) construction de soi. Ce qui est déjà pas mal on est d'accord. Reste que ça fait peur et que cette peur est mon frein principal.

Bon mais concrètement, me retrouver dans cet état d'esprit, c'est surtout revenir par la case choix. Comme lorsque au début de ma licence 3, je me suis demandée qu'est-ce-que j'allais faire après. J'ai commencé à faire un dossier pour étudier un an au Canada, qui s'est avéré être assez compliqué à faire – et en plus il y avait des grèves ce qui n'aidait pas. J'ai fait une demande pour faire une L2 d'Histoire après l'obtention de ma licence d'Histoire de l'art dans l'objectif de partir en Irlande en L3. J'ai évoqué la Suède, que j'ai mis de coté lorsqu'on m'a dit que les étudiants faisant suédois étaient privilégiés. En parallèle, j'ai cherché les master d'Histoire qui me permettaient d'aller étudier à l'étranger. En bref, j'ai du choisir. La suite vous la connaissez. 

En début de mois j'ai eu l'expérience de ce moment où tu t'aperçois que tu ne sais pas quelle est ta place, mais que tu en es presque contente - presque parce que tu as peur que ça puisse créer des fossés. Que tu mets (provisoirement ?) de coté cette angoisse du "les autres s'installent, sont en couple/ont des enfants/trouvent un job, mais pas moi" parce que tout ce que tu veux, là, maintenant, c'est en avoir pleins les yeux, les oreilles, le coeur, le corps quoi.

La question reste: mais là, maintenant, qu'est-ce-que je choisis de faire ? (la question qui va occuper tout mon automne et qui, je l'espère, trouvera une réponse d'ici la fin de l'année)

(des idées ? ;)

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Commentaires
S
Tes options sont sûrement à l’image de ce que tu veux (et de ce blog), non ? ;) Un petit peu de tout… Je me projette peut-être mais tout dans ton texte me semble être un appel à voyager ou, du moins, à voir autre chose.
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E
as-tu déjà essayé le test Myers Briggs (qui se trouve facilement sur le net)? Je le trouve assez pertinent pour savoir quel environnement me convient le mieux...même si au final, je m'identifie totalement à ce que tu écris:)<br /> <br /> Tu hésites entre quelles options?
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