GR 223: De Biéville au Rozel

Après une nuit dans un lit douillet, le réveil matinal est un peu compliqué d'autant plus que nous nous étions mises d'accord la veille pour partir le plus tôt possible afin d'échapper à la chaleur du milieu de journée. J'ai sans doute trop forcé la veille, l'extérieur de mon pied gauche me fait mal. Un peu de rangement, un petit déjeuner enveloppant (oeuf, pain, lait, biscuits) et nous quittons notre gîte. Le temps est encore brumeux - il a légèrement plu la veille au soir, mais doux. La première partie de notre étape du jour nous conduit dans l'ombre des sous-bois desquels nous sortons vers 10h pour traverser un massif dunaire sous un beau soleil. Nous profitons de ce temps pour attacher nos vêtements qui n'avaient pas fini de sécher à nos sacs. Avec mon gilet en tissus que j'ai accroché de telle sorte qu'il évite au soleil de taper directement sur ma peau, j'ai un look d'enfer (mes camarades ne sont pas mieux loties :) Sur un porche nous rencontrons un chat qui hésite entre être amical et méfiant.

A Siouville, nous trouvons une épicerie dans laquelle des pêches nous attendent, ainsi que de quoi nous préparer des sandwichs pour le repas du midi. On marche encore quelques kilomètres jusqu'au port de Diélette tout en mangeant les pêches achetées plus tôt. Ma douleur au pied s'emplifie dès que je m'arrête, Mamzelle'M souffre du genou, il est près de 13h, nous décidons qu'il est temps de s'arrêter. Dans un tout petit parc, on se pose, on mange un bout et on étend notre linge. Pause méritée à cette heure où le soleil est haut dans le ciel!

On repart vers Flamanville. Le sentier quitte la proche mer au niveau de la centrale, ce qui nous permet de marcher dans de petites routes bordées de jolis jardins aux plantes exotiques. Une première pompe à eau ne fonctionne pas. La seconde marche du tonnerre, j'ai un peu l'impression d'être dans un autre temps. On se sépare au niveau de Flamanville: pendant que les filles vont chercher une pharmacie, j'attends à l'entrée d'un champs. A leur retour, j'apprends qu'elles ont du marcher un bon bout, qu'elles sont tombées sur un monsieur désagréable dans un bar mais qu'elles ont de quoi soulager les douleurs musculaires.

On retrouve le sentier côtier. Mon sac à dos monte trop haut et dès que je me baisse un peu il me tombe dessus. A un moment donné, sur le bord de la falaise, je suis tellement courbée que je ne vois que les pieds de Mamzelle'M devant moi. Alors que je rassurais ma mère une heure plus tôt sur le coté sécurité de notre rando, je m'imagine tout à coup déséquilibrée par le poids de mon sac à dos, tomber à la renverse dans la Manche. Heureusement il n'en fut rien, mais j'avoue avoir eu un peu peur. On fini par atteindre Sciotot. La douleur de mon pied est passé de l'extérieur vers le milieu et marcher devient de plus en plus délicat (idem pour Mamzelle'M). Finir la journée les pieds dans l'eau me fait le plus grand bien.

Le camping est un véritable labyrinthe. C'est la première fois que je mets les pieds dans camping avec un tel niveau de confort: on va aux toilettes avec une musique épique, la douche se déclenche grâce à un badge (en musique toujours!) et la place pour la tente est pourvue d'une table de pique-nique. Deux petites filles chantent "Jour 1" de Louane en boucle, le calvaire. Nous n'avons pas autant de chance qu'à midi à l'épicerie, mais elle nous sourit à quelques mètres: nous n'auront que du riz à la crème, mais des herbes fraîches viendront assaisonner l'ensemble. Le bar est fermé le lundi mais Mamzelle'M arrive à nous avoir des verres de bière. On a juste le temps de se rincer avant d'aller profiter de la piscine - c'est la principale raison qui nous a poussé à choisir ce camping 5*.