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Confidences autour d'un thé... (ou d'un café)
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8 février 2019

Ecosse ✾ “ Du repos forcé, les urgences écossaises et des canards ”

Au camping

23-24 Mai 2018
Caolasnacon

Je me réveille avec un pied qui a doublé de volume et une tente couverte de midges – qui heureusement n'ont pas l'air intéressés par moi. Je galère pas mal à aller jusqu'aux toilettes, de la sortie de la tente où je dois éviter de faire rentrer des midges tout en n'appuyant pas trop mon pied sur le sol, au sautillement jusqu'aux sanitaires. Je m'attendais à pire tout de même vu mon historique avec les entorses. Néanmoins, comme je ne suis pas chez moi, que je n'ai pas d'argile, que j'ai forcé la veille et que mon pied est bien gros, je décide d'aller aux urgences vérifier que je n'ai pas aggravé mon cas. Ma sœur cherche dans le camping si quelqu'un pourrait nous y emmener. On fini par trouver un couple qui va dans la direction opposée mais qui nous déposent au bourg le plus proche. Là, une adorable vieille dame me prend sous son aile et me propose son bras pour monter dans le bus. « Poor lass ! » me lance t-elle alors que je lui raconte mon histoire. Elle m'indique un siège et demande au conducteur de me faire un arrêt près des urgences plutôt que me laisser marcher à partir du terminus. Le bus se rempli peu à peu à chaque arrêt et les paysages sont splendides. Reste qu'on voit l'autre entrée de Glen Coe et que ça me rappelle mon coup de malchance. Tout à coup, le bus se rempli d'une myriade de personnes âgées « Une maison de retraite ? ». J'hésite à me lever mais ma douleur dans le pied me rappelle que je n'arriverais pas à tenir debout durant le reste du trajet.

Depuis le bus

Pendant que j'attends mon tour aux urgences, ma sœur tente d'aller acheter de l'argile. Elle revient en me disant qu'on l'a regardée avec de grands yeux lorsqu'elle a dit qu'elle en cherchait pour une cheville blessée... et que la seule chose qu'elle a réussi à avoir c'est de l'ibuprofen en pommade. Bon. Au bout d'une heure trente, une jeune et adorable femme que je suppose être une interne en médecine (ou une infirmière?) vient me chercher. Elle me tripote le pied mais ne trouvant rien de probant demande au médecin, jeune et au regard pétillant, de venir voir. Re-tripotage de pied, visiblement je n'ai rien de bien méchant. Il me demande d'où je viens, je réponds de Bretagne et il me dit qu'il a pris des bretons en stop quelque jours auparavant (nda : les bretons sont partout). Il me demande comment est la Bretagne « As green as here but with less highs ? ». Pendant ce temps, ma sœur discute avec un certain James qui s'est aussi fait une entorse. Il lui apprend que le conducteur du bus lui a dit qu'à cette période de l'année, il déposait quotidiennement au moins une à deux personnes aux urgences. Je suis donc loin d'être un cas isolé. Pour une fois dans ma vie, je repars des urgences de bonne humeur : c'était gratuit, le personnel médical était hyper sympa et j'ai des poches de glace.

A l'arrêt de bus, je croise un conducteur qui me regarde claudiquer « Let me guess, West Highland Way in Loch Lomond » Je lui souris et lui réponds que non, c'était juste avant les Devil's staircase. Il ouvre de grands yeux et se demande comment j'ai fait pour marcher ce tronçon dans cet état. Il ajoute que le problème c'est que de nos jours les jeunes n'utilisent plus les bonnes vieilles chaussures de randonnée en cuir. De retour au camping, on fait le point et on réfléchi à comment on planifie le reste du séjour. A l'origine nous devions rester deux nuits dans ce camping, pour caser une journée « exploration de la vallée de Glencoe » entre nos deux journées de rando sur la WHW. Là c'est clairement fichu. Cette journée est déjà bien entamée, le lendemain je ne risque pas d'aller crapahuter où que ce soit. Il fait beau, l'endroit est isolé mais sympa, on décide donc d'attendre le vendredi en espérant que je sois suffisamment opérationnelle pour bouger. On élimine aussi la randonnée du samedi – 25 km – et on la remplace par du bus. On propose plusieurs hypothèses pour le vendredi et on fini par s'arrêter sur un Fort William > Arisaig en train le vendredi (pour passer sur le viaduc de Glenfinnan) et un Arisaig > Fort William en bus le samedi.

Au camping

Au camping Au camping

Au camping Au camping

Au camping

Le lendemain mon pied a légèrement dégonflé et je boite plus aisément. La poche de froid fait beaucoup de bien. Pendant que mon frère et ma sœur vont explorer les environs (ils reviendront avec des coups de soleil, des tiques et quelques anecdotes), je profite de ce repos forcé pour dessiner. Je regarde les monts « et dire que derrière se trouve Glen Coe... » « Et dire que nous devions marcher de ce coté » J'écoute les bruits de la nature, j'observe un envol de canards, je pense à l'âme des montagnes et je n'arrive pas à me décider si ce très beau temps (il fait 26-27°C, il n'y a pas de vent) leur fait honneur ou pas.

Tout à coup, quelque chose sur ma jambe. Révélation : je n'avais encore jamais vu de tiques «  vides » ou « en action ». Okay, c'est le mal, mais finalement je les trouve adorables lorsqu'elles se déplacent. Je suis donc toujours aussi terrifiée à l'idée d'attraper la maladie de Lyme, mais on pourra dire que le séjour écossais m'aura permis de les « animaliser » et de voir autre chose qu'un truc gris géant / un point noir microscopique. Si elles n'étaient pas porteuses de maladie, je crois même que je les préférerais aux fourmis tiens.

Mon dessin est une catastrophe, je vais lire sous l'arbre. Deux canards se baladent tranquillement ♥ Au retour du frère et de la sœur, on joue à des jeux de mots, puis, voyant les midges arriver, on prépare tôt à manger. Heureusement que des voisins de campings nous ont laissés leurs provisions avant de quitter les lieux car la vision « repas de camping » de mon frère et ma sœur me désespère : porridge, conserves de haricots rouges, petits pois et pommes de terre et ketchup, miam ! Je me promets que c'est la dernière fois que je les laisse faire des courses.

Au camping

Au camping Au camping

Au camping

Au camping

(à suivre...)

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