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Confidences autour d'un thé... (ou d'un café)
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26 juin 2012

The Deep Blue Sea

"Beware of passion, Hester, it always leads to something ugly."

[bon je vais essayé de pas spoiler]

Après Faust hier, j'étais encore un peu plus sceptique quant à ma présence dans les salles d'art et d'essai. Quand j'y pense, j'ai rarement plus que apprécié un film art et essai. Donc même si rien au monde ne m'aurais dissuadé d'aller voir The Deep Blue Sea (parce que quand je me suis mis un film en tête, que je me dis « celui-là il faut que je le vois » c'est très rare que je lâche. Et dans ce cas mieux vaut que je le vois au ciné, plutôt qu'après parce que plus le temps passe plus « je veux le voir » plus du coup je suis déçue. Cf : The fountain, et l'année d'attente qui s'est conclue par une énorme déception), je suis allée lire les critiques d'allociné. Vraiment je ne sais pas ce qui m'a pris parce que je le redis rien ne m'aurais dissuadé, et les critiques ciné et/ou spectateur, je les crains comme la peste. C'est peut-être ça aussi qui me faisait peur, des critiques presse emballées. Pas bon du tout ça :)

Bref, j'ai lu plusieurs trucs, souvent que c'était lent, parfois que ça faisait trop vieux, que c'était trop décor, que la fin était naze, qu'on ne comprenait pas grand chose, que ça manquait d'émotions à vouloir être trop stylisé. Dans le positif, j'ai lu que c'était une histoire bien contée, que c'était bien joué – ça tout le monde se l'accordait plus ou moins – et que les flash back était imperceptibles ou presque.

Alors en revenant du cinéma je me suis posée et j'ai réfléchis sur tout ce que j'avais lu avant, et ce que j'en avait pensé après. D'abord quand ça a commencé, je me suis dit (et ça, c'est la faute des critiques que j'ai lu) « Ohlala c'est vrai que ça fait vieillot, que ça fait décors-cartons, que la musique fait vieux film, que c'est assez lent, que y'a pas de dialogues ». Et puis au bout de quoi, dix minutes (?) je me suis 1) souvenue que c'était un film adapté d'une pièce, 2) aperçue que y'avait des dialogues, des regards, et que c'est vrai les sauts dans le temps sont merveilleusement rendus. Et là j'ai juste été emportée par le film. Littéralement.

[là c'est le moment où je me demande si je vais la jouer pragmatique et y aller points par points, ou juste suivre l'inspiration du moment au risque d'oublier quelque chose... hum, hum]

 

Commençons par la fin. Aussi étrange que cela puisse paraître pour un film qui est plutôt dramatique, je suis sortie de la séance remplie d'énergie. Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu cette sensation contradictoire entre des premières minutes « ouch », et des dernières « waouh ». Parce que oui, c'était bien joué et c'était tout le contraire d'un miscast. J'imaginais le même film avec Kristen Stewart à la place de Rachel Weisz. Ou alors Sam Claflin à la place de Tom Hiddleston. Quelle horreur...* Simon Russell Beale, qui ferme ce triangle amoureux, était aussi très bien choisi, bref, un cast quatre étoiles. Déjà un très bon point. Passons les costumes, etc... Venons en, une fois n'est pas coutume, à la mise en scène très judicieuse et subtile. Alors là je suis soufflée. Au tout tout début c'est vrai que les premiers flash back ne sont pas forcément extraordinaires. Mais après, c'était juste le bonheur de voir tout s'enchainer, sans lourdeur, sans que ça gâche une narration. Par exemple la « scène des jambes » la première d'une longue liste. Celle du métro aussi. Etc...

De toute façon dans l'ensemble c'est tellement bien fait, que à la fin / Cette fin. Merveilleuse, sublime, … les mots me manquent. C'était juste LA meilleure fin de film que j'ai vu depuis un bon moment / c'est là qu'on s'aperçoit que « ah oui c'était que vingt quatre heures de sa vie». En plus, elle est très judicieuse cette fin car elle fait totalement écho au début du film, d'une manière telle que ça fait comme un rideau de théâtre qui se ferme (bien joué vu que c'est à la base une pièce). Et puis contrairement à ce que j'ai lu ce n'est pas une fin ouverte du genre queue de poisson. C'est une vraie fin.

Note : la musique lorsqu'elle apparaissait faisait un peu trop genre « je regarde autant en emporte le vent »
Note 2: Comme disais une critique d'allociné, c'est vrai que c'est pas un film à mettre entre toutes les mains. Je me garderais de le conseiller, parce que au prix des places de cinéma, je me sentirais trop responsable d'une déception - et puis en plus j'ai des goûts cinématographiques douteux. Mais comme c'est la fête du cinéma jusqu'à demain, je vous invite à dépenser deux petits euros ;)

Si j'avais été Hester Collyer... pendant tout le film je me suis demandé ce que j'aurais fait. Je suis une passionnée (même si ça ne se voit pas toujours) et je pense que je n'aurais pas tenu avec William. Il est adorable, gentil, aimant, etc... mais je ne pense pas que j'aurais pu tenir quand même sans étincelle, sans sentir que je vis. C'est drôle, maintenant que j'écris ça je me souviens que j'ai eu une discussion là dessus avec mon frère y'a pas longtemps après un film, mais je n'arrive pas à me souvenir lequel... Ah si ! c'était Des saumons dans le désert quand il m'a demandé de choisir entre le personnage joué par Ewan McGregor ou celui joué par Tom Mison. Et j'ai choisi... Joker. Bah là en fait pareil c'est Joker. Parce que Freddie, il est bien gentil – façon de parler – mais c'est vrai que leur relation n'est pas vraiment saine. Objectivement, je vais pas me voiler la face, c'est vrai qu'en étant avec William de toute manière je n'aurais sans doute pas pu résister à la passion que me servait sur un plateau Freddie. Mais je ne serais peut-être pas allée jusqu'à ces extrémités. Passionnée oui, mais (trop) réaliste et terre-à-terre aussi. En même temps, en même temps, si j'avais été Hester, je me serais dit que j'ai merdé grave quand tu vois Freddie à la fin.... Comme quoi je suis aussi un peu naïve.

Extrait du film The Deep Blue Sea (2012)

*oui j'ai été en quelque sorte traumatisée par blanche-neige.

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