Balançoire intérieure

Voilà c'était le recyclage d'une rando qu'on a fait y'a maintenant plus d'une semaine, la semaine de répit, celle où l'on avait au minimum 24°C et surtout un beau, très beau soleil. Je dois avouer que depuis je m'ennuie ferme. Après deux années plus que crevantes et avant mon mois de boulot en septembre, je me disais que j'allais passer des vacances qui me permettraient, enfin, de me reposer l'esprit, de reprendre une vie sociale (je pense que j'ai suffisamment dit qu'elle était plus qu'inexistante cette année), de m'évader. Bah pas de chance, les astres ne sont pas de mon coté, parce que rien ne se passe comme prévu en fait, et je me retrouve à n'avoir pas fait grand chose de mon mois de Juillet et mon mois d'Août s'annonce tout aussi fade.

Donc à défaut de nouveauté, j'attends le mois d'Octobre, début officiel de ma "nouvelle vie", autrement dit le premier pas vers... l'inconnu. Car ce que je vais faire maintenant que mes études sont terminées est une grande inconnue. Une chose est sûre je vais devoir trouver un peu d'argent. Pas tellement le choix je n'ai qu'un tout tout petit peu de coté et les parents peuvent pas aider d'un centime. Mais c'est bien là la seule chose dont je suis certaine. Au delà, des questions telles que "qu'est-ce-qui m'intéresse?" "Qu'est-ce-que je veux faire ?" "Quelles sont mes compétences ?" "Où je veux vivre ?" "Qu'est ce que j'attends de la vie ?" etc... ne trouvent aucune réponses.

Version positive: Pas vraiment d'attaches, le champs des possibles s'ouvre à moi. Je peux réfléchir à ce que je veux faire de ma vie. Je suis relativement libre (relativement, parce que le manque d'argent me tiens un peu quand même, soyons un brin réalistes). Je peux encore devenir ce que je voulais devenir enfant. Je peux me réinventer. Je peux voyager, je peux rencontrer des gens super. Peut-être que le premier jour du reste de ma vie* m'attends ?
* Depuis qu'on a vu Le premier jour du reste de ta vie, c'est dans notre vocabulaire courant.

Version négative qui me prends la tête les mauvais jours: à presque 24 ans, je suis encore plus paumée que quand j'en avais 18. J'ai l'impression d'avoir été à la fac pour des prunes vu que ce n'était pas une passion (même si parfois j'ai bien aimé). L'impression d'être vidée de toute substance créative. L'impression de ne pas avancer, de ne rien réaliser (hormis mes voyages et rencontres, au moins une chose que me fait chaud au coeur). L'impression que je ne vais jamais savoir ce que je veux faire. L'impression d'un "trop tard". Impressions multiplement négatives quoi.

Entre ces deux versions mon coeur balance...

Comments

[Elanorlabelle]

Mes "angoisses" sont, je le sais, totalement dépendantes de la société dans laquelle on vit. Pas un jour ne passe sans que l'on te rappelle ton âge, ton parcours, qu'on te demande ce que tu vas faire, qu'on fronce les sourcils quand tu réponds "je ne sais pas". Alors au bout du compte je me laisse invariablement emportée par le mouvement, je me questionne sur mon age, sur mes non-passions, sur mon avenir en point d'interrogation. Mais au fond de moi je sais bien que la vie est pleine de surprises, qu'il n'y a pas de mauvais chemins ;)

[Ness]

ça veut pratiquement rien dire mais j'ai envie de dire: du haut de mes 28 ans, étant passée par là (la fin des études) et même en ayant encore parfois l'impression de ne rien "accumuler", "construire", j'ai quand même la conviction qu'il n'est pas trop tard et j'aimerais te la transférer :)

J'ai mis du temps mais j'ai plus ou moins réussi à me débarasser de cette vilaine impression. Elle est irréelle et qu'est ce qu'elle sabote bien, pcq si il est déjà trop tard, pourquoi commencer? Et passer le moment dont tu as besoin pour réfléchir à te dire qu'il est déjà trop tard empêche de voir clair et ça prend encore plus de temps. Peut-être qu'il faut juste accepter qu'on avait besoin de faire une pause et ne pas juger cette pause durement comme une perte de temps, accepter que les temps morts font partie de la vie et découvrir après coup qu'ils ne sont pas si "morts" que ça :)