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Confidences autour d'un thé... (ou d'un café)
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22 février 2009

Un Ed, pas un Alex

Hier je vous parlais de la tension nerveuse du samedi soir – le samedi soir du dimanche soir. Aujourd'hui, on est en plein dans la bulle qui ne s'explose pas. L'enveloppe irréelle qui te fait être comme dans un rêve ou un cauchemar, dans quelque chose qui semble être hors de ta vie, de toi.

Tu te faufiles dans la nuit pour quitter les arbres et retrouver la ville. Le voyage débute incognito dans un train qui tangue comme un bateau, au milieu de conversations complètement loufoques des passagers qui te semblent être sortis tout droit d'un film comique – les conversations tout comme les individus. Tu te demandes si tu n'est pas au centre d'un jeu télévisé, d'une sorte de télé-réalité. C'est une caméra cachée, c'est ça ? C'est des acteurs qui jouent mal ? Non. C'est juste des clichés qui tous les dimanches prennent vie. Parce que la vie à la campagne affichée dans les mauvais téléfilms n'est pas toujours si éloignée de la réalité. Et tu n'es toujours pas blasée lorsque tu t'en rends compte pour la milième fois. Néanmoins tu essayes de faire celle qui est vraiment beaucoup malade, crevée, etc... Tout ça pour peaufiner ton potentiel rôle, celui de la fille qui, sonnée, à malencontreusement oublié son billet de train. Parce que ça te fait chier de claquer plus de 6€ pour un trajet où le controleur passe « la semaine des 4 jeudis quand y'aura plus de dimanche » d'autant plus que tu dois par la suite t'aquiter de 15€ pour le reste du trajet. Mais tes voisins parlent décidément beaucoup et tu es décidément obligée d'écouter un minimum ce qu'ils disent tellement cela te paraît invraisemblable. Tu manques de tomber dans le pommes lorsque, le con, commence à raconter une histoire de cheville cassée, de sang qui gicle mais surtout d'os qui craquent et sortent de la jambes. Tu te sens donc mal et en plus tu enrages. Parce que tu viens de t'apercevoir de deux choses l'une. Tu étais en train de te faire des films et lui il vient de foutre tout en l'air avec ces histoires sordides mais pire, la réalité de frappe de plein fouet: tu avais arrêter de révasser. Tu viens de te rendre compte que ta résolution de y'a maintenant plusieurs semaines marchait vraiment, même si les débuts ont été hésitants au final tu t'y étais tenue malgré toi. Dure révélation. La bande-annonce est donc moins palpitante et c'est au contraire l'histoire sanglante de la pauvre dame au bassin cassé qui l'emporte. Oh Crap!

Une fois le numéro de la fille sonnée terminé j'ai gentillement acheté mon deuxième billet et je me suis plongée dans la suite de mon roman que j'avais abandonné plusieurs jours auparavant. Entre temps tu ne t'es évidement pas évadé de la bulle. Tu es toujours dedans, et ta petite lecture n'y changera rien, bien au contraire. Tu lis, tu lis. Entracte de deux minutes, tu t'installes dans le train. Tu lis, Tu lis. Re-entracte de re- deux minutes, coup de fil de Mamz'elle M. Tu lis, tu lis. Entracte de dix minutes tu vas de la gare au bus. Tu lis, tu lis. Arret. A 10 malheureuses pages de la fin. Tu trépignes, tu te lamentes durant tout le trajet. Tu ne sens pas le poids des sacs – c'est déjà ça – tu te dis juste que tu voudrais ton Ed à toi. Un Ed, que tu puisses aimer, qui puisse te réconforter mais aussi avec qui tu puisses te disputer. Et tu te prends à penser que même si tu es une adepte de la Passion comme Honey, un Ed, finalement, en réfléchissant bien tu serais pas contre. Ta Passion elle commence à t'étouffer un chouia. Mais Honey choisira t-elle la Passion ou Ed ? Tu as soudain l'impression que le choix de ce personnage fictif va être vraiment déterminant pour toi. Tu balises grave. On est dimanche soir bordel, c'est le jour de la bulle!

Et me voilà comment on se retrouve à 22h38 à se faire cuire des pâtes tout en écoutant Bowie (comme quoi même les choses les plus improbables qu'il soit arrivent parfois) et à réclamer une dose d'amour, qui pour une fois ne ressemble pas à un scénario romantico-dramatique.

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