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Confidences autour d'un thé... (ou d'un café)
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25 octobre 2009

Fish Tank

EDIT 26/10:

Je ne suis pas une adepte de ce que l'on peut appeler – et que je fais systématiquement et un peu à l'arrache je dois dire – des films « d'auteur ». Moi dans ce terme j'englobe surtout un type de film bien précis, celui où la caméra n'est pas stable, où une impression accrue du réél est souvent donné, où l'on parle bien souvent des marginaux et/ou des paumés de la société, ceux qui n'entrent pas dans le cadre imposé ou qui sont considérés comme étant le petit petit peuple. Comme je le disais je ne suis pas une adepte de ces films, pour plusieurs raisons, pas souvent les meilleures. C'est censé représenter un quotidien, un quotidien qui je sais, existe, mais que je n'ai jamais vraiment vu de mes yeux vus. Parce que souvent ça se passe en ville, ou alors dans des anciennes zones industrielles. Et que moi je viens du « rural » et que c'est pas les mêmes personnes qu'on croise. Ça c'est une raison. Mais y'en a des milions d'autres, aussi expéditives que générales. Entre autre, j'ai pas le courage de m'asseoir et de regarder la misère des gens (misère financière ou morale) je préfère me poser pour regarder de la pure fiction loin de tout. J'ai aussi peu envie de rentrer dans la spirale du « film primé à ». Parce que oui ces films sont toujours « primé à ». Bref, je reste pas mal dans le courant « oeillères » en matière de cinéma (comme de bouquins d'ailleurs)

Mais parfois j'ai des envies subites. Comme quand j'ai voulu aller voir La fille du RER (qui était un navet mais c'était le printemps du ciné ou un truc approchant donc bon... ça se pardonne!). Depuis sa sortie j'avais envie de voir Fish Tank. Je n'avais pas eu de résumé, j'avais juste vu rapidement un reportage à la tv et j'avais vu l'affiche. J'étais presque neutre concernant ce film. Et plus le temps passait plus je me disais « il faut que je le vois ». Comme une obsession, étrange mais qui colle à la peau. Je l'ai loupé lorsqu'il passait pour la dernière fois au Pathé à Lyon, de même à Rennes. Je l'ai re-loupé dans un ciné d'art et d'essai à Lyon. Là je me disais que c'était mort. J'étais un peu verte, mais j'en avais fait mon deuil. Et voilà qu'hier Ced' me sort le programme de notre petit cinéma de campagne et qu'il est justement à l'affiche. Ni une, ni deux on saute sur l'occasion et nous voilà parties hier soir pour la projection du dimanche.

Dès les premières minutes du film je savais que je n'avais pas eu tord de venir. Les ingrédients mentionnés ci-dessus étaient bien présents (jeune fille de 15 ans paumée, vivant dans une banlieue « de base » avec sa soeur et sa mère, peu de dialogue entre elles, cocktail fumette/picole/sexe,...) mais j'ai trouvé que ce film était juste. Quand Mia rentre chez elle et qu'on entends le reggae à fond. Détail futile, mais chose qui m'a profondément attachée à l'histoire. Souffle de quelque chose de complètement encré dans une réalité bien plus proche que d'accoutumée. L'histoire aurait pu être lassante, sentant le déjà vu, je m'attendais en effet à pas mal de choses qui se sont passées par la suite. Mais non, suivre Mia a été quelque chose de simple, qui coule de source. Car c'est vraiment ça que l'on fait tout au long du film, la suivre, sans que ça vire pour autant à une espèce de voyeurisme. Pas de « too much », juste des actions, des conséquences, des sentiments et une tension toujours palpable. On est à la limite, en permanence en équilibre sur une corde très fine qui menace à tout moment de rompre. Si les regards et les tensions des corps sont omniprésents ils ne rendent que plus fort le rapport au film que l'on a.

Alors si le scénario n'est pas des plus original, si cette manière de filmer a déjà été utilisée, il reste quelque chose dans ce Fish Tank qui accroche le spectateur, qui tisse ce lien entre lui et Mia, qui le fait ressentir le film.

Peut-être les acteurs, qui par leur regard, leur présence, sont à la fois, les personnages, le décor et le scénario même.

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