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Confidences autour d'un thé... (ou d'un café)
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9 mai 2012

W.E.

 

"Vais-je le revoir ?" Une des premières choses que je me suis demandée en sortant du cinéma. Comme si la frêle magie que le film dégage allait s'évanouir tout à coup. C'est que, même si je l'ai apprécié (plus que My Week with Marilyn, me disais-je hier soir), ce film reste tout de même très, très maladroit dans l'ensemble. Résistera t-il donc au deuxième visionnage, le plus critique de tous ? L'aura qui s'en dégage sera t-elle toujours là, ou sera t-elle cette fois totalement ensevelie sous la mise en scène brouillonne (d'une première partie) péniblement convaincante ?

Dans les premières minutes, j'ai malheureusement du me ranger derrière les critiques qui ont cassé du sucre sur le dos de Madonna avant la sortie de son film (ie, comme quoi elle était nulle en tant que réalisatrice). Et dieu sait comme ça m'a fait mal de me dire ça, non pas que je vénère Madonna, non, loin de là, juste que je trouvais vraiment cela injuste de juger avant de le voir. Mais c'est vrai qu'elle peine à trouver une façon de la raconter son histoire. Tous les ingrédients sont là, mais ils ne se superposent pas comme il faut, ils ne s'enchainent pas ou trop justement. Aucun points de repères entre ces deux histoires, ni dans chacunes des histoires indépendamment l'une de l'autre. Car si on prend juste ces deux parcours séparément (celui d'une femme dans le New-york contemporain, femme au foyer qui tente de sauver le couple qu'elle forme avec un psy absent / celle de Wallis Simpson, qui deviendra duchesse de Windsor) même là ce n'est pas vraiment au point. Dans cette première partie, je me suis dit plus d'une fois, que c'était trop ambitieux, qu'entremeler l'histoire de Wally (contemporaine) à celle de Wallis était une bonne idée (déjà vu, mais une bonne idée), mais que ça tombait toujours à plat. Et puis...

Et puis, je ne sais pas, tout à coup c'est devenu beaucoup plus clair, plus émouvant. Peut-être grâce à la musique (1) grâce au scénario qui trouve un équilibre (2), grâce aux images (3), grâce au jeu d'acteur (4), peut-être grâce à un mélange de tout ça. Je ne saurais dire à quel moment ce déclic se fait (même si j'ai ma petite idée) mais au final, j'ai aimé ce non-biopic, cette confrontation entre deux histoires, ces certitudes et ces désillusions puis cet équilibre trouvé malgré tout. 
Au final je le reverrais sans doute. 

(1) La musique: C'est vrai que la bande-son d'un film fait tout. Je ne sais pas si j'aurais autant été touchée si il n'y avait pas eu cette bande-son somptueuse. En l'écoutant je me disais "il me la faudra sur mon MP3". Et puis ensuite "C'est drôle ça me fait penser à quelque chose, mais à quoi ?". J'ai eu la réponse dans le générique de fin, lorsque le nom d'Abel Korzeniowski, le génial compositeur de A Single Man, est apparu à l'écran. Une BO que j'ai écouté en boucle il y a deux ans, cette BO je pense l'écouter tout autant.  

Deux Valses

Clock-Tick

(2) Scénario: le problème de ce film réside en parti dans son parti pris. Ou son absence. C'est bien beau de lier deux histoires, mais c'est pas forcément quelque chose d'évident à faire. Le truc serait de trouver moyen que les histoires se répondent, se parlent. Et bien si au bout d'un moment, finalement on y arrive, on est quand même bien avancé dans le film. Pour moi le problème se résume comme ça: il aurait fallu bien installer chacune des histoires avant de ce lancer dans des présents/flash-back continuels et sans logique apparente (les réduire au minimum aurait aussi été un plus, de même qu'éviter les multiplications de formats qui n'apportent rien, juste encore plus de confusion). Ceci étant dit, et même si c'est quand même quelque chose que le film traine comme un boulet, c'est vrai qu'il y a parfois de très beaux moments, où, magie (le mot est parfaitement choisi), ça fonctionne à merveille. La scène d'intro, la scène des lettrescelle de l'abdication ou celle des bijoux cartier, par exemple (j'en profite pour mentionner que oui, effectivement on voit bien plusieurs marques à l'écran. Mais perso, ça ne m'a jamais dérangé le moins du monde - même d'avoir un gros zoom sur des Rayban)

(3) Images, atmosphère: Y'a des images très belles. Pourtant différentes. Dans la partie contemporaine, la plupart sont très froides mais quelque unes sont au contraire lumineuses. Dans la partie WallisEdward, l'atmosphère générale me rappelle celle de beaucoup d'autre films. Et puis les costumes (contemporains et retro) sont super. Du vu et revu certes, mais de toute manière sur ce terrain, je sais ce que j'aime et ce que je n'aime pas, et là c'est tout à fait mon genre.

(4) Casting: Dans l'ensemble j'ai trouvé que c'était bien joué. J'ai seulement été un peu perturbée par cette (sur)représentation de femmes aux cheveux noirs. Pas bruns ou châtains, noirs (enfin, si Abbie Cornish n'avait pas eu les cheveux teints en noir comme ça, j'aurai peut-être fait abstraction). Abbie Cornish, justement est sublime malgré ses cheveux (trop) noirs, et a quelques moments vraiment très bons. Oscar Isaac, après un rôle détestable dans Robin Hood, un autre encore plus détestable dans Sucker Punch, un mi-figue mi-raisin dans Drive, est ici adorable (je ne sais pas si c'est le terme adéquat, mais allons y). Comme quoi, si il n'a pas des rôles extrêmes, c'est un bon acteur. Ces deux là, pour l'instant je n'irai pas dire que ce sont mes acteurs préférés, mais je les aime bien, et comme dirait les fan de Judy Dench "Ils remplissent leurs contrats".

C'est drôle aussi comme je pouvais jouer à mon jeu favori "où j'ai vu cette tête ?". Il y a avait donc, Annabelle Wallis, (une fugace apparition) Bridget Pierce dans Pan Am, David Harbour, idem dans Pan Am. Richard Coyle, dans Lorna Doone et Prince of Persia. Et puis ceux dont je connais les noms, James D'Arcy (qui, j'ai l'impression, a toujours ce petit air supérieur), Katie McGrath (qui décidément passe son temps à sourire de toutes ses dents), Nathalie Dormer (qui fait très peste. Pas le même ressenti que HBC dans le même rôle d'ailleurs ;)

Et puis, last but not least, (parce que si je la garde pour la fin, c'est juste une question de mise en page ;) Andrea Riseborough est MERVEILLEUSE. Elle est terriblement vraie en femme fragile et forte, en jeune femme/vieille dame. C'est drôle, comme quant on la voit face à Abbie Cornish on a parfois l'impression qu'elles ont énormément de différence d'âge (elle n'ont qu'un an d'écart en réalité).  En fait, c'est aussi la raison principale qui m'a poussée à aller voir ce film, et c'est aussi - avec la musique et les décors/costumes - une raison pour laquelle se déplacer voir W.E. vaut le coup.

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