Les retours

On parle souvent des ajustements et du difficile retour suite à une longue absence. Comment appréhender à nouveau une ville, un appartement, un job, etc... Parfois il suffit d'un petit moment qui sort de l'ordinaire pour que justement, cet ordinaire, devienne un étranger. C'est ce que je vis actuellement. Ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça au retour. Pour prendre quelque chose de comparable, en octobre de l'année dernière, je suis partie une dizaine de jours à Prague via Paris et Rennes. Je me rappelle du retour, de ce mal du voyage, de l'envie de repartir instantanément. Là, c'est différent. Plus que le sentiment d'avoir passé de chouettes moments (même si c'est le cas) c'est celui d'avoir entamé quelque chose qui m'enveloppe. Même si ça ne le sera peut-être pas, je vis l'instant comme un tournant. Un moment charnière où je dois prendre des décisions sans pour autant faire coupure. C'était précurseur je crois, cette réflexion sur ma vie A et ma vie B. Revenir à un quotidien pour mieux s'en extraire, c'est un peu l'état d'esprit dans lequel je me trouve. Continuer toutes ces choses laissées en suspens au départ, tout en concrétisant ces nouveaux chemins qui se sont présentés entre-temps.

Pourtant, il rien de révolutionnaire ne s'est passé durant ces deux dernières semaines à part que j'ai fait ma groupie. A y réfléchir, c'est la combinaison de différents paramètres qui rendent ce retour plus compliqué à gérer que prévu.

Déjà d'une, je suis revenue malade. Pas le gros truc qui te met totalement KO, mais un bon rhume couplé à une capacité vocale très restreinte. Secondo, je viens de passer une dizaine de jours à manger trop peu. Du coup, mon estomac se remet difficilement à un rythme normal. Ça, c'était pour la partie physique.

Entre temps, j'ai vu Mamzelle'M et on est à peu près sur la même longueur d'ondes quant à notre futur à moyen terme. On a esquissé les grandes lignes d'un projet auquel on pense depuis longtemps sans vraiment mettre les choses à plat. La veille, j'avais parlotté sur le sujet avec d'autres personnes. C'est fou comme la vie est drôlement bien fichue. Dans la partie c'est drôle la vie, à noter aussi un moment à cheval entre le "c'est quand on y pense le moins que ça arrive" et le "si tu y crois, ça arrivera".

Et puis il y a cet automne qui est là. Vraiment. Je suis partie avec des arbres encore verts, je reviens avec des feuilles jaunies et une fraîcheur (bienvenue) dans l'air. Ne pas se méprendre, je déborde d'enthousiasme à l'idée de cette saison qui s'installe, mais ça m'a fait un petit choc en ouvrant ma fenêtre le matin.

Bref, entre changement de cap, petites étincelles, légères angoisses et remise en question, ce retour n'est pas un long fleuve tranquille :)