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Confidences autour d'un thé... (ou d'un café)
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3 février 2014

Le (long) chemin vers l'abstraction est couvert de tronc d'arbres

En février je dois aller rendre visite à ma sœur pour son anniversaire. Jusque là tout va bien. Et puis, une amie que je n'ai pas vu depuis deux ans, m'a demandé quand est-ce que j'allais passer la voir. Alors, vu que je partais de toute manière dans l'est, je me suis dit « pourquoi pas faire un crochet par Lyon ? », en pensant que ça serait nettement moins cher de faire de la sorte plutôt que de payer à nouveau un Rennes-Paris-Rennes plus tard. Dans le même état d'esprit, je me suis dit que quitte à passer par Paris, autant faire une halte et voir des personnes que, pareil, je dois voir depuis des mois. Voilà où en était mon raisonnement il y a deux semaines et je trouvais même ça plutôt bien pensé et pragmatique.

John Dibblee Crace, 1880
V&A museum


Entre-temps mon amie culpabilité m'a rendue visite.

[J'ai essayé de penser Abstraction, mais ça marche pas trop]

Je ne suis pas dépensière, j'ai grosso modo le même rythme de vie que l'année dernière lorsque je n'avais rien. Je me demande parfois où passe l'argent d'ailleurs, car je n'ai pas de loyer à payer. En même temps ça fait moins de six mois que je touche le RSA, donc je suis encore en train de rééquilibrer l'année sans revenus (ou presque) 2012-2013. Un découvert à recouvrir, quelques dettes à rembourser (les vraies, pour l'instant, elles sont en stand-by, mais je me prépare:( et puis les trucs de base genre téléphone/assurances & co. Mon RDV coiffeur de l'année (entre parenthèse ce fut 30 euros jetés par la fenêtre. Seul avantage, le shampoing est plus facile. Parce que sinon personne ne verrai que je suis passer par la case coiffeur), un budget vetements/chaussures quasi-inexistant (j'en ai eu en tout et pour tout pour 35€ de fringues en 2013. Presque autant que mon coiffeur. Pfff. Nan, j'ai toujours pas digéré la facture coiffeur.), du gasoil, des cadeaux de Noël et des achats alimentaires, voilà ce qui complète mes dépenses.

Rationnellement donc, je peux bien me permettre de prendre un peu d'argent pour faire ce micro voyage. Non ? Pour me déculpabiliser, j'ai même calculé que mes 120e de train sont amortis avec tous les sondages et forums rémunérés que je fais. Que la carte jeune à 50e de toute manière, au bout d'un moment je vais être obligée de l'acheter.

Comme si il fallait que je me justifie. Que je rende des comptes parce que j'utilise l'argent que l'on me verse chaque mois. Apparemment sur moi, la propagande « bénéficiaires de minima sociaux = profiteurs » marche super bien. Malgré moi, malgré tout ce que j'essaye de faire pour me sortir de cet état d'esprit, je me sens faignante, profiteuse .

Ce qui m'emmène à mon premier travail sur moi (ma mère adore cette expression) de l'année : mener à bien mon projet de tour de France des visites sans penser à ce que justement pourraient penser les gens. Et à dire merde.

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Commentaires
A
La différence, je pense, entre les profiteurs et toi, c'est que toi, tu aimerais bien avoir les moyens de ne pas toucher le RSA. :)
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